Le SCO vient de se qualifier pour les 16èmes de finale de la Coupe de France. Est-il parti pour une longue et belle carrière ? Difficile à dire. Les puristes savent que le club est allé en finale en 1957, mais, en général, le SCO n'est pas une grande équipe de coupe.
Saison 2003-2004 : alors qu'ils venaient de battre l'OM devant les caméras de télévision et plus de 5 millions de spectateurs, tout le monde rêvait de nouveaux exploits, le SCO se fit éliminer par Albi, club de CFA, en 8ème de finale. Revenons sur le match de Marseille :
La reprise en janvier, allait être l’occasion, pour le SCO d’écrire une des belles pages de son histoire : le tirage de la coupe pour les 32ème de finale avait offert aux angevins un adversaire de prestige, l’Olympique de Marseille. Après deux tours faciles contre le Foyer de Trélazé (5-0) et le FC Limoges (2-0), le SCO eut les honneurs de disputer ce match devant les caméras de TF1. Le Vélodrome était petitement garni, mais c’est la France entière (5 000 000 de téléspectateurs) qui assista à la démonstration angevine face aux Barthez, Pedretti, Déhu, Battlès, et autres Marlet et Luyindula.
Tout avait pourtant mal commencé et les marseillais avaient rapidement ouvert le score, Dussart marquant contre son camp à la 11ème minute. En sept minutes les scoïstes renversèrent la situation, en scorant à trois reprises : Dussart de près, Gourvennec d’un missile dans la lucarne de Barthez et Théreau sur un centre de Cygan donnèrent deux buts d’avance à leurs couleurs. Il restait alors 25 minutes à jouer et els marseillais piqués au vif allaient presser. Déhu allait réduire le score à la suite d’un corner, mais les angevins, solidaires et volontaires résistèrent jusqu’au coup de sifflet final. La joie des angevins fut à la hauteur de l’exploit réalisé.L’Anjou était à la fête puisque les saumurois avaient, eux aussi, réalisé l’exploit de se qualifier pour les 16ème de finale en éliminant le Paris FC aux tirs au but. Ils devenaient ainsi les petits poucets de l’épreuve. Le tirage au sort n’allait pas les épargner en leur désignant le FCN comme adversaire. Après l’exploit contre l’OM, le SCO se voyait déjà en 8ème de finale : Albi, un club de CFA, ne devait pas poser de problème… Hors sujet et incapables de faire la différence dans le temps réglementaire, les angevins cédèrent à deux reprises pendant les prolongations. Les saumurois, devant 17000 spectateurs à Jean Bouin, furent éliminés avec les honneurs par des nantais qui surent rester humbles.
Fabien Barthez a beau se détendre, le coup franc de Gourvennec finit en pleine lucarne - Photo CO
Après une coupure due à quelques jours de vacances, la trêve des confiseurs comme l'on dit, nous recommencons aujourd'hui à alimenter notre blog. Nous avons décidé de remonter dans le temps et de nous intéresser aux débuts de Raymond Kopa au SCO. Nous sommes en 1949 et un jeune footeux va sortir des mînes pour devenir une star du foot. Pour l'anecdote, les dirigeants angevins sont allés le chercher à Noeux les Mînes où il jouait alors au sein d'un patronage et le chèque de son transfert au SCO aurait été touché par le curé responsable de ce patronage. Cette anecdote nous a été confiée par M. Jean Keller, ancien président du club.
En 1949, après les échecs d'une politique de recrutement de stars qui ont affaibli les finances du club, il est décidé de faire avec des jeunes. Ce fut ce que l'on a appelé "l'Equipe Biberon" :
L'échec de la saison de la saison 1948-1949 entraîne le départ de Magnin et de sévères restrictions budgétaires. C'est l'exode dans l'effectif du SCO : parmi les titulaires, il ne reste que Kadmiri et Pordié qui est promu capitaine. Une 15ème place en championnat de France de Deuxième division professionnelle et une élimination au 6ème tour de la Coupe de France contre des amateurs sanctionneront cette saison.Départs : Bykadoroff (Montpellier), Chipponi (Le Mans), Duquesnoy (Le Mans), Jurily (Racing), Martin (La Corogne), Michlowski (St-Etienne), "Nino" (Le Havre), Peynaud (Alès), Ramnout (Montpellier), Samzun, Thuau (Le Mans) Arrivées : Champion (Racing), Crespo (Charenton), Fournet-Fayard (Pont-de-Chéruy), "Kopa" (Noeux-les-Mines), Léglise (Montpellier), Rodionoff (Le Mans), Rousseau (Le Mans), Saupin (Angoulême), Veneziano (Béziers) Effectif : Benatar, Champion, Combot, Crespo, Esteban, Fournet-Fayard, Guhel, Jamet, Kadmiri, "Kopa", Léglise, "Pacco", Pordié, Renard, Rodionoff, Rousseau, Saupin, Toscanelli, Vénéziano. Le nouvel entraîneur, choisi par les dirigeants scoïstes, s'appelle Camille Cotti, un ancien joueur professionnel, âgé de 39 ans. Il a dirigé Le Mans, Saumur et Cholet et se passionne pour la formation, qualité appréciable en cette période où le SCO doit reconstruire une équipe à bon marché. Comme membre du jury du concours du meilleur jeune footballeur, il a pu apprécier les qualités de deux jeunes que le SCO s'empresse de recruter : Jean Saupin et son dauphin Raymond Kopaszewski, un jeune nordiste qui fera parler de lui... Le reste de l'effectif est complété par le gardien Champion, testé contre Sarrebruck l'année précédente, par l'étudiant Fournet-Fayard (futur président de la Fédération Française de Football), et quelques échanges avec Le Mans et Montpellier. Les clubs sarrois de Sarrebruck et Neunkirchen ont à nouveau été réfutés, contrairement au second club professionnel de Marseille, le Groupe Sporting Club, contre lequel le SCO entame sa cinquième saison professionnelle de superbe manière : à Bessonneau, devant trois mille spectateurs, Combot, Crespo et Esteban (2 fois) marquent les quatre buts de la victoire angevine : le SCO est déjà au commandement, ce qui constitue tout de même une surprise. Malheureusement, elle ne dure pas : quatre défaites plus tard, il est descendu à la seizième place. Le renfort du biterrois Veneziano permet de stabiliser la défense, d'où une notable amélioration en octobre et novembre. Ensuite, les jeunes Angevins alternent les bons et les mauvais résultats : nul contre la leader invaincu Nîmes (2-2, 21ème journée), victoires éclatantes au Mans (5-1) et contre le CAP (4-0, tarif annuel), mais aussi défaites à Valenciennes (3-0), à Troyes (4-0), à Amiens (4-0) et surtout, élimination d'entrée, au 6ème tour de la Coupe de France, par les amateurs de l'AS Française du Perreux (3-0). Certes, les banlieusards pratiquent en CFA, c'est à dire dans l'élite amateur quasiment aussi forte que la D2 professionnelle, mais cette élimination est tout de même la première du SCO pro face à une équipe présumée inférieure. La fin de cette saison de transition s'écoule sans relief, dans le dernier tiers du classement. Grâce à une belle victoire finale contre Besançon (4-0 au stade Bessonneau), le SCO se classe 15ème en devançant, sur le fil, Monaco juste devant Nantes, avant-dernier, tandis que le valeureux CAP, comme souvent, termine dernier. Un article de B. Blanchet, suite à un entretien avec Raymond Kopa, illustre cette époque : « Agés de 18 à 20 ans les Kopa, Guhel, Saupin, Rousseau et Crespo réalisent une saison prometteuse, mais les résultats ne sont toujours pas là. Le SCO s'enfonce vers une crise. Des problèmes financiers apparaissent et seule une subvention municipale permet au SCO de continuer.
C'était nécessaire d'autant que, depuis 1950, la première école de football angevine voit le jour. Autour de Camille Cotin, 300 élèves apprennent les bases du football avec l'ancien entraîneur de Raymond Kopa. Revenons sur cette période :
Photo site angerssco.yougs.com
« On ne trouvait jamais rien de mieux que de nous prendre en photo devant les toilettes ! » La réflexion amusée de Raymond Kopa (deuxième joueur accroupi à gauche), donne une idée des moyens de l'époque. Raymond Kopa a été sans conteste le joueur le plus célèbre à avoir porté le maillot blanc du SCO. Il y a fait ses débuts professionnels à une époque où le club connaissait une passe plutôt difficile. En 1949, le SCO était dans une situation bien délicate. Les finances, mises à mal par la politique de recrutement spectaculaire engagée sans résultat réellement probant en 1946, ne supportaient plus le moindre écart. Aston, Simonyi, Cisnéros, Samzun, Etienne, Bykadoroff, et beaucoup d'autres joueurs encore, avaient dû être transférés à la va-vite pour boucher les trous. L'ancien joueur de Cholet, Camille Cottin, engagé cette année-là comme entraîneur, se demandait donc, avec un brin d'inquiétude, comment il parviendrait à former une équipe compétitive. Quand on n'a pas d'argent, il convient d'avoir des idées. Camille Cottin n'en était heureusement pas dépourvu. Il engagea donc Saupin, Rousseau, Guhel et Kopa, quatre gamins de 18 ans, tous lauréats du concours du Jeune Footballeur la même année.La famille Kopazewski, immigrée de Pologne, s'était installée dans le « pays noir » à Nœux-les-Mines. Formé à la dure école du bassin houiller (il y laissa son index gauche écrasé par un roc à la suite d'un éboulement), le jeune Raymond Kopa s'était déjà fait un nom dans la région nordiste. « Lens, Lille et Roubaix avaient l'œil sur moi, mais ils me trouvaient sans doute trop petit ! »
Camille Cottin ne s'arrêtera pas à ces considérations et lui proposera bien vite un contrat de semi professionnel. « Cottin est la personne qui m'a le plus marqué lors de mon passage au SCO. Pour les joueurs, c'était bien plus qu'un entraîneur. Il s'occupait de tout au club, de nos loisirs en particulier. Je me souviens notamment des parties de pêche qu'il organisait. Vraiment un type super !
Photo site scoangers.yougs.com
La future star du Réal de Madrid avait donc quitté, sans regret, son difficile métier de mineur de fond, mais il ne roulait pas sur l'or pour autant. Les centres de formation n'existaient pas encore et les conditions de vie des jeunes professionnels étaient donc particulières. « Pendant deux ans à Angers, j'ai logé chez l'habitant. De plus, comme je n'étais que semi pro, j'étais censé trouver un emploi, j'avais donc choisi l'électricité... mais on ne m'a jamais fourni de travail ! » D'un point de vue strictement sportif, Raymond Kopa garde le souvenir de deux saisons particulièrement difficiles. L'enthousiasme et le talent de cette équipe de minots (outre les quatre joueurs déjà cités, il fallait rajouter Estéban et Crespo qui avaient eux aussi moins de vingt ans) allaient cependant permettre d'assurer le maintien en seconde division ce qui, compte tenu de l'importance des départs, constituait déjà un exploit. « Les débuts de saison étaient assez brillants, mais après, il fallait cravacher et l'atmosphère autour du stade devenait assez particulière. Je me souviens d'une fois où quelqu'un avait déposé une lanterne rouge dans le rond central au moment de notre entrée sur le terrain. Ça vous donne une idée de l'ambiance ! »
Aux soucis sportifs s'ajoutaient les soucis financiers. Lors de la saison 50-51, la section pro, menacée de disparition, n'avait pu repartir que grâce à l'extrême compréhension de la municipalité. Kopa, dont la réputation devenait chaque jour plus flatteuse, allait bientôt être un centre d'intérêt pour les clubs plus huppés. Le SCO, en recherche permanente d'argent frais, ne pourra pas retenir bien longtemps son joueur le plus populaire. En avril 1951, le stade de Reims vient à Angers, à l'occasion d'un match amical et Albert Batteux remarque bien vite le petit avant angevin. « Suite à ce match amical, je suis parti un mois en tournée avec Reims en Algérie. Au retour, j'ai signé avec le club champenois pour 1,8 million de francs ». La page angevine est tournée. A peine un an plus tard, Raymond Kopa obtiendra sa première sélection en équipe de France et il s'envolera pour la prestigieuse carrière que nous lui connaissons.
Ce passage est tiré du tome 1 de l'histopire du SCO (1919-1979). L'ouvrage, comme les deux autres tomes (1979-1994 et 1994-2009) est toujours disponible auprès de l'association (ecritsetmemoires@dbmail.com).
A bientôt pour de npouveaux passages de l'histoire du SCO et bonne année 2010 à tous ceux qui nous font l'honneur de nous lire.
FINALE DE LA COUPE DE FRANCE
SAISON 1956-1957
SCO ANGERS-TOULOUSE FC
La prestigieuse finale, qui a lieu trois semaines plus tard, soit le dimanche 26 mai, suscite évidemment une grande ferveur à Angers. Un train spécial est organisé ; il faudra finalement en affrêter un second. Sans parler des cars ! Le club se plaint, auprès de la F.F.F., du peu de places qui lui sont allouées et obtient gain de cause. Le maire, Victor Chatenay, et le préfet assisteront au match. Le SCO reçoit le soutien du grand écrivain Hervé Bazin. Il a également les honneurs de la radio : le 22 mai, une émission en duplex avec les deux équipes est enregistrée par Europe N°1 pour être diffusée le matin du match. Le samedi soir, sur Paris-Inter, le célèbre Georges Briquet anime une grande émission sur la Coupe de France avec Roland Mesmeur et Thierry Roland.
Après avoir annoncé qu'il ne serait présent qu'à la fin de la finale, en raison de la crise ministérielle du moment, le président Coty est présent dès les cérémonies et se fait ainsi présenter l'équipe angevine par son capitaine Jules Sbroglia, tandis que le protocole est pris au dépourvu. Les Noirs-et-Blancs sont tous là. Ou plutôt les « Tangos-et-Noirs » car, pour éviter la confusion avec le blanc-et-rouge des Toulousains, l'arbitre anglais, Mr Clough (une première) a exigé que les Angevins adoptent leur tenue de réserve.
De toute évidence, les Scoïstes sont tendus par l'enjeu. Depuis trois semaines, ils ont souvent joué cette finale dans leur tête : Metz en a d'ailleurs profité pour arracher son maintien par une victoire finale, 3-0, à Bessonneau, la semaine précédente. Jules Sbroglia a mal dormi et il apparaît très vite qu'Eugène Fragassi n'est pas dans son assiette. Bref, pourtant débarassés de l'étiquette de favoris, les Angevins ne sont pas au meilleur de leur forme au moment du coup d'envoi sifflé devant plus de 43.000 spectateurs.
Dès la 10', Bouchouk servi par Cahuzac centre sur la tête de Di Loretto ; trois Angevins se précipitent (vers l'attaquant toulousain) car le danger repose sur lui, mais ils se gênent : il amortit tranquillement de la tête pour glisser à Dereuddre, démarqué. Et c'est l'ouverture de la marque. Les Scoïstes commettent alors l'erreur de monter à l'attaque en se découvrant devant des attaquants beaucoup plus rapides qu'eux. Et le sort, hélas, penche en leur défaveur : à la 22', Di Loretto, meilleur homme du match, évite l'égalisation en dégageant en corner. Dans la minute suivante, Dereuddre double la marque par une reprise de volée. Et, les mêmes causes produisant les mêmes effets, Bouchouk ajoute un troisième but à la 28'. 3-0 après moins d'une demi-heure, l'addition est lourde et on pourrait croire le match joué. C'est sans compter sur le courage des Angevins qui, malgré tout, ne s'avouent pas vaincus, d'autant qu'ils ont déjà failli marquer sur une frappe sèche de Tison à la 26'. Sur une passe de Le Gall, Biancheri décoche un très beau tir de volée contre lequel Roussel ne peut opposer qu'une esquisse de parade et c'est le but (35'). Quelques minutes plus tard, Loncle manque de peu un magnifique but sur un retourné de grande classe. A la mi-temps, le SCO est certes mené 3-1, mais il aurait pu égaliser et il aura désormais le vent dans le dos. Le score ne change pas pendant le premier quart d'heure de la seconde période. A l'heure de jeu, Hnatow expédie un tir violent dans sa foulée, mais, à la surprise générale, Roussel parvient à le stopper impeccablement. Et à la 61', c'est le Toulousain Bocchi qui corse l'addition d'un tir croisé à ras-de-terre. A 4-1, les carottes semblent cuites. Pour ajouter aux malheurs des Angevins, Sbroglia est blessé dans un choc avec Bouchouk (70'). Tandis qu'il se fait soigner sur la touche, un but est refusé aux Scoïstes pour une main commise par le défenseur Bocchi ! Sbroglia rentre et, à cette époque où l'on n'effectue pas de remplacements, se retrouve cantonné à l'aile droite. C'est pourtant lui, l'éclopé, qui sonne le réveil des espoirs angevins : sur un centre de Biancheri, il parvient à envoyer un tir cadré que dévie le défenseur Boucher : 4-2. Il ne reste que sept minutes à jouer, mais dans une finale aussi folle tout est possible. Malheureusement, le SCO est à nouveau trahi par l'inhabituelle fébrilité de son portier : sur un tir de Bouchouk, Fragassi plonge, arrête, mais relâche à deux mètres et Di Loretto inscrit le cinquième but toulousain (85'). Trois minutes plus tard, Bourrigault perce et marque, le SCO revient à 5-3. Et dans cette rencontre totalement débridée, Brahimi clôt la marque à la 89'. Toulouse remporte la Coupe de France sur la marque inédite (et inégalée) de 6 à 3. Retour en détail sur cette Finale de la Coupe de France, jouée le 26 mai 1957, au Stade Yves du Manoir (Colombes) devant 43.125 spectateurs. Arbitre : M. Clough (ANG).Toulouse FC - SCO Angers : 6 - 3SCO Angers : Fragassi, Kowalski, Sbroglia, Pasquini, Hnatow, Bourrigault, Le Gall, Schindlauer, Tison, Biancheri, Loncle.
Photos de la finale (site angerssco.yougs.com) : Débuts timides des angevins qui sont ici en short noirRené Dereuddre marque devant Bourrigault, Fragassi et Pasquini (3).
Di Loreto marque le 5ème but toulousain.Bourrigault et Fragassi pour le SCO ne peuvent que constater les dégâts.
Brahimi échappe à Kowalski et Fragassi pour marquer le 6ème but toulousain
Le SCO ira-t-il aussi loin cette saison ?
Après la qualification de ce WE, revenons un peu sur le plus bel exploit des angevins en coupe de France : la finale de 1957....
Comment le SCO est-il arrivé en finale ?
Quand le SCO entre en Coupe de France, en trente-deuxième de finale (noblesse oblige !), il est au sommet de la vague. Vague qui balaie les joueurs de Division d'Honneur de Châteaudun (5-0). En revanche, c'est encore sous le coup d'une lourde défaite à Toulouse (5-0 également) que les Angevins doivent affronter, au tour suivant, le Racing. Non seulement l'adversaire est le plus prestigieux de France, mais il est aussi en forme, puisqu'il réalise son meilleur championnat depuis la guerre. A Nantes, sur terrain neutre comme l'exige l'usage de l'époque, les Angevins se qualifient néanmoins grâce à un petit but.
Les voici donc en huitième de finale. Sont présents quatorze clubs professionnels plus les amateurs d'El Biar (auteurs, au tour précédent, de ce qui fut longtemps le plus grand exploit de l'histoire de la Coupe de France, l'élimination du Stade de Reims), et Denain qui pratique en championnat de Ligue. Les Angevins, chanceux, sont désignés pour affronter les Nordistes en Lorraine, à Longwy. Plus difficilement que prévu, le SCO l'emporte (1-0) et accède ainsi aux quarts de finale de la Coupe pour la première fois de son histoire. Il faut remonter à la grande équipe du C.S.J.B., en 1931, pour trouver Angers à un tel niveau.
Face à Nîmes Olympique, le SCO part favori ce 7 avril 1957. 500 supporters angevins ont fait le déplacement à Bordeaux en espérant une qualification historique pour les demi-finales. Le match est d'un excellent niveau, le SCO domine territorialement, mais Nîmes se montre plus percutant. Après 120 minutes, les deux équipes se séparent sans avoir marqué et un match d'appui est nécessaire. Il a lieu à Dijon, quatre jours plus tard, en présence du chanoine Kir, député-maire de la capitale bourguignonne, et d'une cinquantaine de supporters angevins. Cette fois, les Angevins, décrispés, démontrent sans mal leur supériorité. Ils dominent dans tous les compartiments du jeu, avec à la baguette leur stratège autrichien Kurt Schindlauer. Au terme de leur meilleur match de la saison, les Scoïstes s'imposent grâce à une reprise de volée de Biancheri (14'), à un but contre son camp de Golinski sous la pression de Le Gall (21'), à une frappe de Loncle sur passe en profondeur de Bourrigault (57') et à un but en finesse de Tison qui, lancé par l'excellent Henri Biancheri, évite Barlaguet et s'avance calmement vers Ferrand, qui doit aller chercher la balle pour la quatrième fois au fond de ses filets (67'). Les Nîmois sauvent leur honneur par Akesbi (73').
Outre notre équipe favorite, restent en course l'Olympique Gymnaste Club de Nice, champion de France en titre, le Toulouse Football Club, vice-champion un an plus tôt, et les Girondins de Bordeaux qui sont en train de rater leur saison en deuxième division : leur tentative de remontée en D1 est sur le point d'échouer. Les Angevins espèrent que le tirage au sort leur offrira les Bordelais et, à nouveau, le sort leur sourit : ils sont exaucés.
Face à ce qui apparaît déjà comme une finale (Nice-Toulouse), et même si Angers et Bordeaux ont la réputation de pratiquer un excellent football, l'affiche paraît certes un tantinet pâlote. Mais avec une vraie finale en vue, peu nous importe !
La rencontre est fixée au 5 mai 1957, à Marseille. Quatre jours plus tôt, le SCO réalise un très bon entraînement en s'imposant en championnat à Reims, 3ème du classement ! Les Scoïstes s'installent à La Ciotat, dès le 2 mai. Le jour dit, 11.000 spectateurs environs sont présents. Tandis qu'à Colombes les Toulousains créent la surprise au détriment des Niçois, les Scoïstes démarrent leur rencontre avec la peur de perdre. Le premier quart d'heure est catastrophique ; heureusement, Unzain, le Paraguayen, Crockett et Guillas échouent dans leurs tentatives. A la 19', « Le Gall, lancé par Tison, fait un bon centre ; Loncle arrive en même temps que Bernard qui, gêné, ne peut repousser bien loin ». La balle arrive « dans les pieds de Kurt (sic) dont la reprise s'envole malheureusement dans les nuages ». Chose classique, le public a pris fait et cause pour le petit, en l'occurence Bordeaux. Il conspue l'arbitre, coupable selon lui d'avoir oublié deux penalties (pour une prétendue main de Sbroglia et pour un soi-disant ceinturage de Wozniesko par Fragassi) ; par dessus le marché, il siffle la mi-temps alors qu'un Bordelais s'apprête à tirer un corner !
Face à ce qui apparaît déjà comme une finale (Nice-Toulouse), et même si Angers et Bordeaux ont la réputation de pratiquer un excellent football, l'affiche paraît certes un tantinet pâlote. Mais avec une vraie finale en vue, peu nous importe !
La rencontre est fixée au 5 mai 1957, à Marseille. Quatre jours plus tôt, le SCO réalise un très bon entraînement en s'imposant en championnat à Reims, 3ème du classement ! Les Scoïstes s'installent à La Ciotat, dès le 2 mai. Le jour dit, 11.000 spectateurs environs sont présents. Tandis qu'à Colombes les Toulousains créent la surprise au détriment des Niçois, les Scoïstes démarrent leur rencontre avec la peur de perdre. Le premier quart d'heure est catastrophique ; heureusement, Unzain, le Paraguayen, Crockett et Guillas échouent dans leurs tentatives. A la 19', « Le Gall, lancé par Tison, fait un bon centre ; Loncle arrive en même temps que Bernard qui, gêné, ne peut repousser bien loin ». La balle arrive « dans les pieds de Kurt (sic) dont la reprise s'envole malheureusement dans les nuages ». Chose classique, le public a pris fait et cause pour le petit, en l'occurence Bordeaux. Il conspue l'arbitre, coupable selon lui d'avoir oublié deux penalties (pour une prétendue main de Sbroglia et pour un soi-disant ceinturage de Wozniesko par Fragassi) ; par dessus le marché, il siffle la mi-temps alors qu'un Bordelais s'apprête à tirer un corner !
La mi-temps est bénéfique au SCO. « Les avants angevins ayant cette fois le coup d'envoi, s'infiltrent dans le camp adverse. Tison, en position de centre-avant et en possession de la balle, lance fort opportunément Loncle, qui déborde son arrière et centre. Le Gall, rabattu au centre, réceptionne ce centre avec adresse et bat Bernard sans rémission ». On joue depuis vingt secondes ! Les 45 minutes suivantes ne sont pas fameuses, mais la victoire angevine, à nouveau conquise par un seul but, apparaît tout de même méritée. Tout à leur bonheur d'accéder à la magie d'une finale de Coupe de France, les Scoïstes portent Le Gall en triomphe !
Arrêt du gardien bordelais Bernard
Photo site scoangers.iougs.com
Tir et but d'Alphonse Le Gall
Photo site scoangers.iougs.com
Les angevins se retouvaient en finale contre Toulouse. Qu'allait-il se passer... ??? Vous le saurez dans les jours à venir...
1. cinqsens le 23-12-2009 à 14:00:07
C'est amusant de lire ces vieux souvenirs... J'ai commencé à suivre le football vers 1962 et je me souviens que le SCO d'Angers avait une bonne équipe en première division, réputée pour son beau jeu. Est-ce que Kopa n'a pas débuté sa carrière professionnelle à Angers?
Je crois que JP Dogliani fut l'un des plus grands joueurs du club, non?
Amitiés (Moi je suis supporter de Lens)
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