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Titre du blog : Histoire d'Angers SCO
Auteur : ecritsetmemoires
Date de création : 28-11-2009
 
posté le 16-12-2009 à 15:00:08

FINALE DE LA COUPE DE FRANCE

SAISON 1956-1957

 

SCO ANGERS-TOULOUSE FC

 

 

 

            La prestigieuse finale, qui a lieu trois semaines plus tard, soit le dimanche 26 mai, suscite évidemment une grande ferveur à Angers. Un train spécial est organisé ; il faudra finalement en affrêter un second. Sans parler des cars ! Le club se plaint, auprès de la F.F.F., du peu de places qui lui sont allouées et obtient gain de cause. Le maire, Victor Chatenay, et le préfet assisteront au match. Le SCO reçoit le soutien du grand écrivain Hervé Bazin. Il a également les honneurs de la radio : le 22 mai, une émission en duplex avec les deux équipes est enregistrée par Europe N°1 pour être diffusée le matin du match. Le samedi soir, sur Paris-Inter, le célèbre Georges Briquet anime une grande émission sur la Coupe de France avec Roland Mesmeur et Thierry Roland. 
             Après avoir annoncé qu'il ne serait présent qu'à la fin de la finale, en raison de la crise ministérielle du moment, le président Coty est présent dès les cérémonies et se fait ainsi présenter l'équipe angevine par son capitaine Jules Sbroglia, tandis que le protocole est pris au dépourvu. Les Noirs-et-Blancs sont tous là. Ou plutôt les « Tangos-et-Noirs » car, pour éviter la confusion avec le blanc-et-rouge des Toulousains, l'arbitre anglais, Mr Clough (une première) a exigé que les Angevins adoptent leur tenue de réserve.

             De toute évidence, les Scoïstes sont tendus par l'enjeu. Depuis trois semaines, ils ont souvent joué cette finale dans leur tête : Metz en a d'ailleurs profité pour arracher son maintien par une victoire finale, 3-0, à Bessonneau, la semaine précédente. Jules Sbroglia a mal dormi et il apparaît très vite qu'Eugène Fragassi n'est pas dans son assiette. Bref, pourtant débarassés de l'étiquette de favoris, les Angevins ne sont pas au meilleur de leur forme au moment du coup d'envoi sifflé devant plus de 43.000 specta­teurs.

Dès la 10', Bouchouk servi par Cahuzac centre sur la tête de Di Loretto ; trois Angevins se précipitent (vers l'attaquant toulousain) car le danger repose sur lui, mais ils se gênent : il amortit tranquillement de la tête pour glisser à Dereuddre, démarqué. Et c'est l'ouverture de la marque. Les Scoïstes commettent alors l'erreur de monter à l'attaque en se découvrant devant des attaquants beaucoup plus rapides qu'eux. Et le sort, hélas, penche en leur défaveur : à la 22', Di Loretto, meilleur homme du match, évite l'égalisation en dégageant en corner. Dans la minute suivante, Dereuddre double la marque par une reprise de volée. Et, les mêmes causes produisant les mêmes effets, Bouchouk ajoute un troisième but à la 28'. 3-0 après moins d'une demi-heure, l'addition est lourde et on pourrait croire le match joué. C'est sans compter sur le courage des Angevins qui, malgré tout, ne s'avouent pas vaincus, d'autant qu'ils ont déjà failli marquer sur une frappe sèche de Tison à la 26'. Sur une passe de Le Gall, Biancheri décoche un très beau tir de volée contre lequel Roussel ne peut opposer qu'une esquisse de parade et c'est le but (35'). Quelques minutes plus tard, Loncle manque de peu un magnifique but sur un retourné de grande classe. A la mi-temps, le SCO est certes mené 3-1, mais il aurait pu égaliser et il aura désormais le vent dans le dos. Le score ne change pas pendant le premier quart d'heure de la seconde période. A l'heure de jeu, Hnatow expédie un tir violent dans sa foulée, mais, à la surprise générale, Roussel parvient à le stopper impeccablement. Et à la 61', c'est le Toulousain Bocchi qui corse l'addition d'un tir croisé à ras-de-terre. A 4-1, les carottes semblent cuites. Pour ajouter aux malheurs des Angevins, Sbroglia est blessé dans un choc avec Bouchouk (70'). Tandis qu'il se fait soigner sur la touche, un but est refusé aux Scoïstes pour une main commise par le défenseur Bocchi ! Sbroglia rentre et, à cette époque où l'on n'effectue pas de remplacements, se retrouve cantonné à l'aile droite. C'est pourtant lui, l'éclopé, qui sonne le réveil des espoirs angevins : sur un centre de Biancheri, il parvient à envoyer un tir cadré que dévie le défenseur Boucher : 4-2. Il ne reste que sept minutes à jouer, mais dans une finale aussi folle tout est possible. Malheureusement, le SCO est à nouveau trahi par l'inhabituelle fébrilité de son portier : sur un tir de Bouchouk, Fragassi plonge, arrête, mais relâche à deux mètres et Di Loretto inscrit le cinquième but toulousain (85'). Trois minutes plus tard, Bourrigault perce et marque, le SCO revient à 5-3. Et dans cette rencontre totalement débridée, Brahimi clôt la marque à la 89'. Toulouse remporte la Coupe de France sur la marque inédite (et inégalée) de 6 à 3. Retour en détail sur cette Finale de la Coupe de France, jouée le 26 mai 1957, au Stade Yves du Manoir (Colombes) devant 43.125 spectateurs. Arbitre : M. Clough (ANG).Toulouse FC - SCO Angers : 6 - 3
1-0 Dereuddre (11e)
2-0 Dereuddre (24e)
2-1 Biancheri (35e)
3-1 Bouchouk (28e)
4-1 Bocchi (41e)
4-2 Boucher (83e csc)
5-2 Di Loreto (85e)
5-3 Bourrigault (88e)
6-3 Brahimi (89e)
Toulouse FC : Roussel, Boucher, Pleimelding, Nungesser, Bocchi, Cahuzac, Brahimi, Dereuddre, Di Loreto, Rytkonen, Bouchouk.

SCO Angers : Fragassi, Kowalski, Sbroglia, Pasquini, Hnatow, Bourrigault, Le Gall, Schindlauer, Tison, Biancheri, Loncle.

 Photos de la finale (site angerssco.yougs.com) : 

Débuts timides des angevins qui sont ici en short noir

 

René Dereuddre marque devant Bourrigault, Fragassi et Pasquini (3). 

 

 Di Loreto marque le 5ème but toulousain.Bourrigault et Fragassi pour le SCO ne peuvent que constater les dégâts.

 

 

Brahimi échappe à Kowalski et Fragassi pour marquer le 6ème but toulousain

Le SCO ira-t-il aussi loin cette saison ?