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Titre du blog : Histoire d'Angers SCO
Auteur : ecritsetmemoires
Date de création : 28-11-2009
 
posté le 06-12-2009 à 11:04:03

Saison 1946-1947 : L'équipe des millionnaires !!!

Saison 1946/1947« L’équipe des millionnaires »  

Une première année pleine d’espoir et des gros renforts : le projet d’accéder à l’élite nationale était dans toutes les têtes, mais le SCO ne termine que 3ème en championnat… Par ailleurs, il participe au 1/8ème de finale en Coupe de France.

 

Départs : Campiglia (Lille), Pierre Combot (Morlaix), Devos (Douai), Vermeiren (?)

 

Arrivées : Aston (Red Star), Badin (Red Star), Chipponi (Rennes), Cisneros (Caracas), Dard (Marseille), Dussotois (Stade français), Firoud (Rennes), Gomez (Strasbourg), Kadmiri (Red Star), Martin (Caracas), Raphy (Rennes), Simonyi (Rennes), Thuau (Valenciennes)

 

Effectif : Aston, Badin, Bykadoroff, Chipponi, Cisneros, Jean Combot, Dard, Dussotois, Firoud, Gomez, Kadmiri, Lebouc, Martin, Georges Meuris, Robert Meuris, Perrin, Raphy, Sanfiliu, Simonyi, "Srab", Thuau, Toscanelli, Vasquez

 A l'heure où le SCO est en seconde division, bien loin des plus riches clubs de l’hexagone, on a du mal à croire que le club ait pu s'appeler autrefois « l'équipe des millionnaires ». Tel fut pourtant le cas en 1946 et Jean Combot, sous la plume de B. Blanchet, nous le rappelle :

« On se souvient qu'au sortir de la guerre, le SCO avait obtenu une surprenante troisième place, dans le championnat de D2, pour sa première année de profes­sion­nalisme. Cette réussite initiale allait inciter les euphoriques dirigeants angevins à viser la Première Division, et ce, dans les plus brefs délais. Ils n'allaient pas lésiner sur les moyens pour y parvenir en se lançant dans une politique de recrutement spectaculaire et onéreuse, mais qui n'allait, malheureusement pas, obtenir les résultats escomptés.

Tout d'abord, une souscription qui avait été lancée auprès des entreprises et des particuliers avait donné de bons résultats. Forts de la confiance populaire, et certains que l'accession ne pourrait leur échapper pour peu que l'on y mette le prix, les dirigeants avaient donc recruté à tout va. Allaient alors arriver au SCO, en un rien de temps, quelques-uns des plus grands noms du football français. Aston, 38 fois interna­tional (il avait en plus eu le redoutable honneur de faire partie de la sélection mondiale), Simonyi, 4 fois international (mais combien aurait-il eu de sélections sans le conflit mondial ?). S'y ajoutaient les Argentins Cisnéros et José Maria Martin, ainsi que Firoud et Kadmiri. Bref, une constellation de vedettes, jamais vue en seconde division, managée par l'ancien international (un de plus !) Georges Meuris.Jean Combot, lui, n'appartenait pas vraiment à la même catégorie. Tout comme ses deux frères, il jouait au SCO depuis quelques années déjà (il fut champion de France amateurs en 1943), mais il n'avait pas voulu s'investir à 100 % dans l'aventure du professionnalisme en 1945. « Cette année-là, j'ai signé comme semi pro. J'avais une place au Crédit agricole et je ne voulais pas la lâcher. A l'époque, on ne gagnait pas plus dans le foot que dans la banque ! De plus, au SCO, ce qui m'intéressait toutes les semaines, ce n'était pas de savoir combien j'allais gagner, c'était de savoir si j'allais jouer ou pas... ».

Désintéressement d'une autre époque… Cela n'empêchait pas Jean Combot d'éprou­­­ver certaines difficultés à concilier les deux activités. « Je n'étais heureusement astreint qu'à la moitié des entraînements, mais il fallait tout de même avoir un patron compréhensif. Quelquefois, j'arrivais au boulot à 8 heures et, à 9 heures, je partais à vélo pour l'entraînement. A 11 heures et demi, j'étais de retour au bureau... »

Aston et Simonyi étaient loin d'avoir les mêmes conditions de travail. Ils avaient touché un confortable pactole à l'occasion de leur transfert et ils bénéfi­ciaient aussi de privilèges exor­bitants qui feraient sourire aujourd'hui. « Ils ne venaient à Angers que pour les matches. Le reste du temps, ils habitaient Paris et s'entraînaient avec le Red Star ». Délicat alors, d'échapper à certaines rivalités au sein d'une équipe angevine à la recherche d'une identité. De la douce voix de Jean Combot, il ne s'élève pourtant aucune pro­tes­tation. L'homme veut avant tout se souvenir de « deux gars sympas qui m'ont fait beaucoup progresser », mais l'histoire allait cependant surtout retenir ce fameux penalty manqué par Symonyi, contre Alès, dans le cadre de ce fameux match décisif pour la montée.Ce jour-là, à Bessonneau, le SCO menait 3-1 et la Première Division semblait dans la poche. Un nul était en effet suffisant, et deux joueurs cévenoles étaient blessés. Malheureusement, Alès revint au score avant de prendre l'avantage 4-3. C'est à cinq minutes de la fin du match que survint l'épisode de ce fameux penalty, raté par Symonyi, après que Robert Meuris eut refusé de le tirer. « Symonyi était pourtant un joueur extraordinaire. Il s'entraînait pieds nus et mettait exactement le ballon là où il voulait. ». Pour la deuxième année consécutive, le SCO terminait à la troisième place et échouait aux portes de la D1. A cause de ce maudit penalty (mais aussi à la seconde défaite contre Alès un mois plus tard… NDRL), le « club des million­naires » (selon l'expression des journaux parisiens) n'avait pas réussi dans son entreprise. Le départ des uns et des autres (une grosse partie de l'effectif fut transférée en l'espace de deux ans) et les difficultés financières qui s'annonçaient, n'allaient pas empêcher Jean Combot de rester fidèle à son club jusqu'à la fin de sa carrière. « En 51, je n'arrivais plus à joindre les deux bouts. J'ai arrêté ma carrière pro et je me suis occupé de l'équipe Amateur que j'ai entraînée jusque dans les années 60 ». Le SCO allait donc mourir à la troisième place et rater d’un cheveu la montée en 1ère division. Avec 5 points de retard sur Sochaux et 2 sur Alès, l’objectif initial avait été raté… »